Aujourd'hui, avec l'accélération continue d'urbanisation, le traitement des déchets urbains est devenu un défi mondial. Selon la prévision de la gestion des déchets mondiale publiée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement, la production annuelle de déchets mondiaux dépassera 2,3 milliards de tonnes. Les méthodes traditionnelles de traitement des déchets telles que l'enfouissement et l'incinération non seulement occupent des ressources foncières et causent une pollution de l'environnement, mais également ont du mal à répondre aux besoins du développement durable des villes. La maturité et la promotion de la technologie de production d'énergie à partir des déchets (WtE) ont fourni une solution efficace et respectueuse de l'environnement pour la gestion urbaine afin de sortir de la situation actuelle.
Partie 1: Le chemin des « déchets » à l'énergie »
La production d'énergie à partir des déchets (WtE) consiste à convertir les déchets domestiques produits dans les villes en énergie électrique ou thermique au moyen de technologies telles que l'incinération à haute température ou la fermentation biologique. Ce processus peut non seulement réduire considérablement la quantité de déchets envoyés en décharge, mais également réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui permet d'atténuer efficacement la crise de pénurie d'énergie des villes. Par exemple, la Parc Énergétique et Écologique de Bao’an, exploité par le Groupe Énergétique de Shenzhen, est le plus grand parc de production d'énergie à partir des déchets en une seule unité au monde. En utilisant des technologies de pointe, il produit 600 kWh d'électricité par tonne de déchets, avec des niveaux d'émission supérieurs aux normes de l'Union européenne.
Parc énergétique et écologique de Bao'an
L'Afrique affiche l'un des taux d'urbanisation les plus dynamiques au monde. Les projections indiquent qu'en 2030, plus de la moitié des Africains seront des citadins, transformant ainsi l'urbanisation en levier de développement économique pour le continent.
Avec l'accélération de l'urbanisation en Afrique, la production de déchets devrait augmenter de 10% par an. Parallèlement, selon l'AIE (2024), 600 millions d'Africains n'ont toujours pas accès à l'électricité. La valorisation énergétique des déchets offre une solution doublement avantageuse : elle permet à la fois de traiter les déchets et de pallier la pénurie d'énergie en transformant les déchets en énergie propre. Cette approche positionne l'Afrique comme un acteur engagé dans la lutte contre le changement climatique.
Partie II. Apporter des solutions à la « gouvernance environnementale urbaine »
Avec l'itération et la mise à niveau de la technologie, l'avantage économique de la production d'électricité par incinération des déchets se fait de plus en plus évident. Son coût global de production d'électricité est 12 à 15 % inférieur à celui de la production d'électricité au diesel, ce qui est plus adapté aux scénarios d'application des villes africaines à forte densité. En même temps, en tant que levier central pour réduire la pollution et les émissions de carbone dans les villes, comparativement aux procédés traditionnels d'enfouissement, l'incinération de chaque tonne de déchets permet de réduire les émissions de 0,3 tonne d'équivalent dioxyde de carbone.
Les cendres provenant de l'incinération des déchets peuvent être utilisées pour fabriquer des aggregates de construction grâce au procédé de granulation, et le taux de recyclage des eaux de percolation traitées par un réacteur biologique à membrane atteint plus de 95 %. Ce modèle en boucle fermée du cycle de vie intégral de "ressources - produits - ressources recyclées" permet de réduire la dépendance des villes aux ressources naturelles de 23 % et de créer de nouveaux points de croissance pour l'emploi.
Les données montrent que le traitement de 10 000 tonnes de déchets peut créer 150 postes d'emploi (couvrant l'ensemble de la chaîne allant de la trie à la transportation et à l'exploitation et à la maintenance), ce qui offre un soutien important aux pays africains pour la mise en œuvre de l'objectif "11 - Construire des villes et des habitats humains inclusifs, sûrs, résilients et durables" de l'Agenda 2030 pour le développement durable des Nations Unies.
Partie III. La « collaboration tripartite » pour faciliter un développement axé sur le marché
En Afrique, la production d'énergie à partir des déchets représente bien plus qu'une simple innovation industrielle : c'est un carrefour stratégique qui intègre l'expertise en matière de gouvernance, l'activation financière et l'avancement technologique. En harmonisant ces trois piliers, la technologie de production d'énergie à partir des déchets (WtE) libère le moteur endogène pour un développement urbain vert et circulaire.
1.Le modèle d'exploitation de la production d'énergie à partir des déchets
Dans le cadre de partenariats BOT (Build-Operate-Transfer) ou PPP (Partenariat Public-Privé), les pouvoirs publics mobilisent des capitaux privés pour le développement d'unités de valorisation énergétique des déchets. Les entreprises concessionnaires prennent en charge le financement, la construction et l'exploitation des installations, tandis que l'État garantit leur rentabilité à long terme par des contrats de concession.Parallèlement, les autorités imposent un cadre réglementaire strict en matière environnementale, avec pour objectif : la réduction progressive de l'enfouissement des déchets et l'augmentation significative de la part du traitement par incinération avec récupération d'énergie.
3. Le modèle économique de la valorisation énergétique des déchets
(1) Gouvernement du pays d'accueil : fournit des garanties en termes de politiques telles que le soutien en matière de ressources, le soutien financier, la garantie législative, l'incitation financière, etc., afin de guider et de soutenir l'investissement et le développement de l'industrie de la production d'énergie à partir des déchets.
Par exemple, il fournit des terres non agricoles et des services de collecte et de transport des déchets, prévoit dans le budget des frais de traitement des déchets ainsi que des frais d'électricité, élabore la Loi sur la priorité du raccordement au réseau d'énergie renouvelable pour garantir l'absorption de l'énergie produite, et réduire les taxes concernées, etc.
(2) Participants de l'industrie : Superviser le développement du projet, l'investissement, le transfert de technologie et la gestion opérationnelle.
(3) Fonds de développement Chine-Afrique : Participer à l'investissement, partager les risques, aider au développement et au financement de projets, s'engager dans la gestion post-investissement et guider la gouvernance ESG (environnementale, sociale et de gouvernance).